Le trafic maritime
La mer Méditerranée est un haut lieu de transit au sein de l’espace maritime mondial : 25 % du trafic maritime mondial s’y concentre dont 30 % du trafic mondial de pétroliers. Le trafic maritime s’intensifie ce qui augmente les risques de collisions entre les navires (cargos, ferries…) et les grands cétacés (rorquals communs et cachalots). Les collisions représentent la première cause de mortalité non naturelle chez les grands cétacés (entre 8 et 40 individus meurent chaque année en Méditerranée) ! En 2010, l’association Souffleurs d’Ecume (devenue MIRACETI) a créé un logiciel REPCET, un système collaboratif dont l’efficacité dépend de la surveillance de bord et de l’œil aiguisé du personnel naviguant situé en passerelle. Actuellement, 37 navires sont équipés.
Plus d’informations : https://www.repcet.com/le-fonctionnement
La pêche professionnelle
Même si les filets maillants dérivants de plus de 2,5 km sont interdits en Europe depuis 2002, les dauphins demeurent malgré tout impactés par la pêche professionnelle artisanale. Les nécropsies réalisées par les membres du Réseau National d’Echouages montrent que des dizaines de dauphins meurent chaque année dans les filets des pêcheurs. Les derniers rapports d’échouages mettent en avant que des indices de capture sont relevés sur plus de 10 % des Dauphins bleus et blancs échoués entre 2017 et 2019, à l’échelle de la Méditerranée française.
La pollution sonore
Avec l’intensification du trafic maritime, il y a un vacarme assourdissant permanent dans les océans… Les cétacés dépendent du son pour s’orienter, trouver de la nourriture, localiser un partenaire, éviter les prédateurs et communiquer. Ainsi, les émissions sonores d’origine humaine, en masquant leurs propres émissions, peuvent les empêcher de communiquer et de chasser correctement !
Il faut ajouter à ce bruit ambiant les bruits plus occasionnels liés aux travaux en mer pour la prospection sismique (canon à air comprimé), aux activités militaires (sonars militaires) qui peuvent être à l’origine d’échouage en masse de baleines à bec de Cuvier.
La pollution marine
Les cétacés en haut de la chaîne alimentaire sont particulièrement impactés par les polluants chimiques déversés dans la mer par les activités terrestres, maritimes et qui s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. Ils sont victimes de la pollution par les métaux lourds (PCB) et des composés organochlorés (DDT). Les polluants sont stockés dans leurs tissus (graisse…) et peuvent avoir des effets sur la reproduction et les défenses immunitaires.
La pollution plastique est également une menace importante qui nuit aux cétacés par enchevêtrement (avec des cordes, des engins de pêche abandonnés…) ou par leur ingestion entrainant des occlusions du système digestif.
Le whale watching
L’activité touristique d’observation des cétacés dans leur milieu naturel peut être une source de perturbation pour les dauphins si elle est mal pratiquée, c’est la raison pour laquelle un code de bonne conduite a été créé dans le cadre du Sanctuaire Pelagos. D’autre part, depuis 2021 (arrêté ministériel du 3 septembre 2020 et arrêté préfectoral 6 juillet 2021), il est interdit d’approcher les cétacés à moins de 100 mètres dans les eaux méditerranéennes françaises ainsi qu’au sein de toutes les aires marines protégées.